Education sans violence au Togo : Les mesures à prendre désormais

Article : Education sans violence au Togo : Les mesures à prendre désormais
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12 août 2016

Education sans violence au Togo : Les mesures à prendre désormais

Au Togo, suite au mot d’ordre de la convention des droits de l’enfant et à la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant interdisant la violence dans l’éducation à la maison comme à l’école, l’usage du bâton dans les écoles est désormais interdit. Par « usage du bâton » on entend toutes formes de sévices corporelles et de violences verbales en guise de punition. Des actes comme : fesser les élèves, leur tirer les oreilles, leur faire casser des pompes, les injurier… tout cela est désormais proscrit dans les écoles.

Sans surprise aucune, les avis sont partagés par rapport à cette décision. Certains parents demandent même qu’on fasse usage du bâton avec leurs enfants comme vous pouvez le lire sur ce lien qui cite certains témoignages sur ce point.
Certes punir par le bâton n’est pas pédagogique mais punir l’est. La question qu’on se pose tout de suite est de savoir si une solution de rechange a été prévue. Parce qu’il faut désormais penser à punir autrement.
C’est-à-dire :
Repenser le bâton
Il faut repenser le bâton. Ceci est nécessaire dans la mesure où l’absence de punition peut conduire à l’anarchie. On risque d’être à court terme confronté à des problèmes de discipline, de négligence des études et par conséquence de baisse du niveau scolaire qui se traduirait par de faibles pourcentages de réussite. Mais comment repenser le bâton ?
A cette question je réponds :
Rendre le bâton instructif
J’entends par là, rendre les punitions bénéfiques pour l’élève et l’école. Prenons l’exemple d’un élève qui est désordonné et qui laisse toujours son coin sale. On peut le faire mettre la salle de cours au propre tant qu’il ne change pas ses habitudes. On fait ainsi d’une pierre deux coups. Non seulement il met au propre la salle de cours mais il apprend aussi à le faire. Ce qui lui sera utile à l’avenir.
Il y a bien des exemples qu’on puisse proposer mais toujours est-il que cela reste bénéfique pour l’élève.
Mettre en place de telles punitions demande de mûres réflexions car il faut garder à l’esprit que les enfants sont assez fragiles et qu’on peut facilement déborder vers des formes de tortures mentales. Il faudra pour cela qu’il y ait une forte complicité entre le corps enseignant et les parents d’élèves. Il faudra multiplier les réunions entre ces derniers : réunions au cours desquelles ils pourront réfléchir sur une liste de punitions à adopter unanimement en tenant compte des cas exceptionnels (élève psychologiquement fragile, élève très têtu…). Ces réunions sont nécessaires dans la mesure où les parents d’élèves connaissent mieux leurs enfants.
Une chose est de punir ceux qui font mal, une autre est de récompenser ceux qui font bien.
Il faut pour cela :
Se servir aussi de la carotte
En matière d’éducation, le bâton et la carotte vont toujours de pair. Il faudrait donc, penser à récompenser les élèves qui sont disciplinés et qui travaillent bien. Cela serait un encouragement à faire plus pour ceux qui font déjà des efforts et une motivation pour ceux qui ne sont pas encore sur la bonne voie. Au Togo, l’ONG Crack qui récompense les meilleurs élèves aux différents examens chaque année, dans le but de développer la culture de l’excellence et du leadership est un exemple.
Mon avis sur l’usage du bâton
Pour ma part, je suis contre l’usage du bâton. Je me rappelle encore au cours primaire comment mes camarades et moi nous étions terrorisés à la simple vue du maître. Si la suspension de l’usage du bâton conduit à une négligence des études par les élèves, c’est bien parce qu’ils ont été longtemps habitués à travailler dans la peur avec pour seule motivation à étudier le bâton. Ce qui explique certains comportements aberrants comme des élèves qui sautent de joie par exemple lorsqu’on leur informe que leur enseignant est malade et qu’il sera absent. Puisqu’ils finissent par voir les études comme une corvée. Et il n’est pas surprenant de les voir négliger complètement les études une fois à l’université où on ne frappe pas lorsqu’on est indiscipliné ou qu’on sèche les cours.
Ca me choque d’entendre en ce 21ième siècle, certains de mes frères africains dirent que les enfants africains ont besoin de bâton pour apprendre. C’est la preuve que nous ne sommes pas mentalement indépendants. C’est à l’époque coloniale qu’on forçait les Africains à aller à l’école en faisant usage du bâton. Et je pense que pour un Etat africain qui se dit indépendant, la moindre des choses serait de laisser tomber ces pratiques archaïques.

Repenser le bâton c’est ce qu’on peut et doit faire pour éviter une chute brutale du pourcentage de réussite dans les écoles. On ne peut toujours pas justifier l’usage du bâton dans la mesure où sous d’autres cieux où le bâton est interdit dans les écoles, l’on est développé.

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